éolienne d'Akhfenir

Après une consultation internationale qui a fait jouer une concurrence acharnée sur plusieurs mois, le projet de parc éolien à Akhfenir (220 km au nord de Laâyoune) a désigné son fournisseur. Un contrat a été signé jeudi dernier pour entériner un partenariat entre l'initiateur du projet, Nareva, filiale de la holding ONA, et le spécialiste français de la production d'énergie et d'infrastructures ferroviaires, Alstom, qui a remporté le marché. Celui-ci est évalué selon un premier montant avancé à 100 millions d'euros. Mais l'enveloppe effective est vraisemblablement supérieure et elle devrait plutôt avoisiner les 150 millions d'euros. Le calcul est en fait vite fait. D'une part, «la norme pour l'implantation de parcs éoliens est de 1,5 million d'euros par MW installé», informe un expert en énergie éolienne. D'autre part, la capacité à installer pour le parc d'Akhfenir est de 100 mégawatt (MW)... «Mais au vu de la concurrence sur le projet, Alstom a très certainement fait un effort de remise de tout au plus 5%», estime un connaisseur. Par ailleurs, et selon les standards pour ce type de projets, 80% de l'enveloppe globale, soit approximativement 120 millions d'euros, devrait couvrir l'achat du matériel, à savoir des turbines éoliennes. Le reliquat devant aller aux charges d'installation.
Mise en service à partir de 2011
Concrètement, il s'agira de mettre en service d'ici 2011 une ferme composée de 61 éoliennes (de type Alstom Eco74). Selon les termes du contrat, Alstom sera chargé de la fourniture, de l'installation et de la mise en service du parc éolien. Le groupe sera également responsable de la maintenance et de l'exploitation au cours des cinq premières années. Comme cité précédemment, le parc est doté d'une capacité de 100 MW. Une énergie que Nareva destine à des clients industriels privés au Maroc, principalement dans le cadre du programme Energipro. Ce plan a été lancé avec le support de l'Office national de l'électricité (ONE) et consiste en une offre de service qui permet aux clients industriels, désireux de construire leur propre centrale à base d'énergies renouvelables, de bénéficier du service de transport de l'énergie produite du site de production au site de consommation moyennant le paiement d'une rémunération de transport. Par ailleurs, «le projet éolien d'Akhfenir devra produire à terme une énergie électrique équivalant à près de 3% de la consommation nationale», selon les termes d'Ahmed Nakkouch, président directeur général de Nareva Holding, qui s'exprimait lors d'une lors d'une rencontre d'information organisée en février dernier. Autre précision apportée, «le productible énergétique de ce projet, d'un potentiel éolien de près de 200 MW, est équivalent à la consommation d'une ville d'un million d'habitants et les émissions de dioxyde de carbone qu'il permettra d'éviter s'élèveront à 600.000 tonnes par an, soit l'équivalent de la quantité de ce gaz absorbée par 100 millions d'arbres». Plus globalement, ce nouveau contrat soutient l'engagement du Maroc à produire 42% de son électricité à partir de sources renouvelables d'ici à 2020, dont un tiers provenant de l'éolien. Rappelons que la capacité éolienne installée à l'échelle nationale a été plus que doublée en 2009 en comparaison à 2008 pour passer de 119 MW à 253 MW. L'année 2010 devrait en revanche connaître un ralentissement de cadence avec une capacité éolienne additive de seulement 33 MW (+13%). Mais la machine devrait repartir de plus belle en 2011 lorsque plusieurs grands projets devraient être concrétisés, dont celui d'Akhfenir.
«Nous sommes intéressés par de nouveaux projets éoliens au Maroc»Thierry De Margerie, PDG d'Alstom Maroc et directeur Zone Afrique
Les Echos : Dans quelles conditions avez-vous décroché le marché de la ferme éolienne d'Akhfenir ?
Thierry De Margerie : Le contrat que nous avons signé avec Nareva a été négocié pendant de longs mois et dans le cadre de concurrence internationale acharnée. Nous avons pu remporter ce marché en proposant le prix le plus avantageux en comparaison avec l'offre concurrente.
C'est votre premier contrat dans l'éolien au Maroc. D'autres suivront-ils ?
On avait besoin de percer sur le marché de l'éolien au Maroc pour pouvoir aller plus loin. On l'a fait avec un projet de grande ampleur. Maintenant, d'autres projets restent à venir et ils nous intéressent nécessairement.
Où en sont les autres chantiers dont Alstom a la charge au Maroc ?
Côté énergie, nous avons déjà livré les grands équipements de la centrale thermosolaire de Aïn Beni Mathar. Cette structure est en cours d'achèvement et elle devrait être opérationnelle d'ici l'été prochain. Nous travaillons aussi sur des contrats de service et de réhabilitation sur les centrales de Jorf Lasfar et de Mohammedia. Nous avons également une présence sur la centrale hydroélectrique que nous allons livrer à Afourer. Voilà pour les projets énergie actuels. À côté de cela, nous avons répondu à deux appels d'offres. L'un pour l'extension de la centrale de Jorf Lasfar et nous sommes l'une des deux entreprises qui ont été pleinement qualifiées. Nous avons également répondu avec Nareva à l'appel d'offres pour la centrale de Safi et la consultation est en cours. Côté transports, nous sommes en train de livrer les premières rames du tramway de Rabat et nous avons signé un contrat pour livrer celui de Casablanca. Sa mise en service est prévue pour le 12 décembre 2012. Nous fournissons également une vingtaine de locomotives électriques pour l'Oncf. Des discussions sont aussi en cours avec ce dernier au sujet du TGV. Nous avons déjà livré une offre à fin décembre et nous discutons à présent tous les aspects techniques et contractuels.

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